François Fillon, naufrageur de la droite
Favori pour l’Elysée jusqu’aux révélations du Canard enchaîné,  François Fillon incarne ce dimanche soir l’élimination de la droite républicaine au premier tour d’une élection présidentielle depuis la réélection au suffrage universel direct du général de Gaulle en 1965. “Cette défaite est la mienne et c’est à moi et moi seul qu’il revient de la porter”, a souligné dimanche soir le candidat lors d’une déclaration solennelle à son QG de campagne.

Fillon annonce qu’il votera pour Emmanuel Macron

Fillon reconnaît sa défaite après des obstacles « trop nombreux, trop cruels » et appelle à voter pour Emmanuel Macron.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon est resté dimanche à la porte du second tour qu’il espérait franchir au terme d’une longue “campagne de conviction”, mais il s’est placé en bonne position dans la recomposition de l’espace politique à gauche. Le leader de La France Insoumise n’a pas donné de consigne de vote, disant vouloir laisser les militants décider.

Ce premier tour a également été marqué par le score historiquement bas du Parti Socialiste.

Dans une déclaration devant ses partisans, le candidat socialiste, crédité d’environ 6% des voix selon les instituts de sondages, a évoqué une “lourde défaite”, une profonde meurtrissure”. “C’est une défaite morale, en particulier pour la gauche”, a-t-il dit, tout en estimant que “la gauche n’est pas morte”. “Le combat continue”. Benoît Hamon a appelé à voter pour le candidat En Marche! “même si celui-ci n’appartient pas à la gauche et n’a pas vocation à la représenter demain. Je fais une distinction claire, totale, entre un adversaire politique et une ennemie de la République”. Sa porte-parole Aurélie Filippetti a aussi jugé “indispensable” de “contrer la menace FN”.

Le Pen à l’épreuve du “plafond de verre”

Les premières prises de position ont d’ores et déjà mis en évidence la persistance d’un réflexe anti-FN au sein du monde politique.Isolé sur l’échiquier politique et en butte à un rejet encore massif dans l’opinion, le FN se heurte traditionnellement à un “plafond de verre”, dont la solidité sera mise à l’épreuve le 7 mai, 15 ans après sa première qualification pour le second tour, avec Jean-Marie Le Pen en 2002.
De Benoît Hamon, à François Fillon, les candidats défaits du Parti socialiste et des Républicains, tout le monde a affiché sa préférence pour Emmanuel Macron et même la frange la plus droitière du camp Fillon, emmenée par Laurent Wauquiez, a appelé à faire battre Marine Le Pen.

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Et Hollande ?
François Hollande, qui avait soutenu du bout des lèvres Emmanuel Macron avant le premier tour, lèvera “très clairement” et “rapidement” toute ambiguïté pour appeler à voter en faveur de son ancien protégé et ministre au second tour face à Marine Le Pen. De quelle manière? L’Elysée préserve l’effet de surprise, se contentant d’indiquer qu’il le fera “sous la forme qu’il décidera”. Mais le soutien du chef de l’Etat au leader d’En Marche ! ne fait désormais plus l’ombre d’un doute. “Bien entendu, le président exprimera très clairement son choix pour le deuxième tour de l’élection”, dit-on à l’Elysée. “Le président, dès qu’il a eu les premières estimations solides, vers 20h15, a appelé Emmanuel Macron pour le féliciter pour sa qualification pour le deuxième tour”, ajoute-t-on de même source.

Déjà, les regards se tournent vers le 7 mai. Un premier sondage Harris Interactive pour M6 réalisé en ligne le dimanche 23 avril donne le candidat d’En Marche ! vainqueur avec 64% des voix contre 36% pour la candidate du FN.
L’enquête a été réalisée sur un échantillon de 2684 inscrits sur les listes électorales, issu d’un échantillon de 2.740 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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