(Fatima NDONGO envoyée spéciale)-JUSTICE : procès de l’imam Alioune NDAO, accusé de terrorisme pour la première fois, depuis le depuis l’ouverture du procès a fait face aux juges de la chambre criminelle ce jeudi 3 mai. Ce polygame, père de 16 enfants, est né en 1960. Il est maître coranique à Ngane-Station à Kaolack où il exerce le métier d’agro-pasteur. Secrétaire général de la ligue des imams et Oulémas du Sénégal, Imam NDAO est également le secrétaire général de la Coordination des Daaras du Sénégal et membre de la ligue mondiale Islamique.

Il a fait ses études coraniques au Daara de Coki en 1967, formé par Serigne Mor Cissé à Diourbel, il a mémorisé le Coran au bout de 3 années. En 1975, il retourne au bercail.

Lauréat d’un concours de la ligue mondiale islamique pour la formation des imams et des prédicateurs, il bénéficiera de deux ans de formation avant de se consacrer entièrement à l’enseignement du Coran.

Devant le président Samba Kane et ses assesseurs, il dit avoir consacré toute sa vie au Coran et à la terre.

Poursuivi pour 7 chefs d’accusation : acte de terrorisme par menace ou complot, association de malfaiteurs, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux, apologie du terrorisme, détention d’armes et de munitions sans autorisation administrative. Il a nié toutes ces accusations en bloc.

Par rapport à l’arme à feu trouvée chez lui lors des perquisitions. Il précise :  » j’a acheté une arme artisanale fabriquée par nos forgerons, tout juste en guise de protection. J’avais déposé un permis de port d’arme, on m’a signifié que l’enquête ouverte sur moi a été bouclée sans aucun problème. Mais depuis lors j’ai tardé à obtenir le permis.

Il poursuit : « Les munitions que j’ai achetées avec l’arme sont encore chez moi. Mais celles trouvées chez moi, je les ai récupérées entre les mains des enfants qui jouaient avec, que j’ai confisquées et gardées dans une boîte où je range mes outils.

Le Juge lui demande les seringues trouvées à son domicile servaient à quoi ?  « Je les utilisais pour vacciner les poulets que j’élève.

Toujours lors de l’interrogatoire ; le juge lui pose une question sur les vidéos trouvées son ordinateur. Il dira qu’on ne peut pas projeter des vidéos qui l’accablent uniquement. « Je détiens une centaine de vidéos dans cet ordinateur qui ne parlent pas seulement de djihad et de décapitations. Mais, j’en ai plus de 80 sur la Franc-maçonnerie et tant d’autres. Tout ce qui se passe dans le monde me concerne. Je fais beaucoup de recherche ».

 

            « PROJECTION DES VIDEOS TROUVEES DANS L’ORDINATEUR DE L’IMAM »

Plus de quarantaine minutes de visionnage des vidéos trouvées dans l’ordinateur de l’Imam NDAO, faisaient voir des images insoutenables d’exécutions par les djihadistes de l’Etat Islamique.

Des hommes encagoulés, le drapeau de l’EI à la main et scandant le nom de DIEU « Allahou Akbar » exécutant sans pitié des innocents et criblant de balles des soldats américains.

Pourquoi vous avez collectionné des documents dans lesquels les Djihadistes font leurs entraînements ? Pourquoi ces entraînements vous intéressent ?

Imam NDAO: J’ai commencé à les regarder en 1979 lorsqu’ils menaient la lutte contre l’Union Soviétique.

« Les entraînements que vous avez visualisé font partie de l’évolution de DAECH ».

Imam NDAO au lieu de répondre à la question, comme pour dire oui, il dit ceci : «Ce ne sont pas les musulmans qui sont derrière les attaques terroristes en Europe et ailleurs. Citant comme exemple les attaques du monastère au Tibet et l’aéroport de Paris en 2017.Selon lui ces attaques sont l’œuvre d’un homosexuel et c’est ce même PD qui recrute de jeunes pour les inciter à faire des attentats pour incriminer les musulmans.

Sur la nature de ses prêches :  » Mes cassettes sont disponibles partout », a indiqué l’imam NDAO évoquant une conférence au cours de laquelle il condamnait les actes terroristes. Je dis encore que je suis contre ceux qui le font. Je suis contre les islamistes, je suis contre aussi ceux qui pilonnent les bâtiments et qui tuent lors de leurs raids des femmes et des enfants…

« Quand Matar Diokhane dit que j’ai la même conviction qu’Al Qaida sur la nécessité d’appliquer la charia… Moi, j’estime qu’il s’est trompé dans sa manière de le dire. Moi, je crois qu’Allah, notre Créateur qui nous a façonné. Il nous recommande la Charia, si le musulman refuse de s’y soumettre, il punira quiconque (musulman).Le jihad avec la force (violente) est le domaine exclusif de l’État. Le jihad, dans mon entendement, n’est pas celui qui consiste à s’attaquer aux autres, à les massacrer ». L’audition d’Imam NDAO reprendra ce Lundi 07 mai à 9h au Palais de justice de Dakar. Affaire à suivre…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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