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Gabon : coup d’État avorté, le chef des putschistes arrêté.

 

Des militaires gabonais, lundi 7 janvier 2018, appellent la population à se "lever" contre le régime d'Ali Bongo.
Des militaires gabonais, lundi 7 janvier 2018, appellent la population à se « lever » contre le régime d’Ali Bongo. 

La présidence gabonaise annonce que le chef des putschistes a été arrêté et que deux autres membres de son commando ont été arrêtés. La situation est « sous contrôle » indique-t-on à Libreville.

Le chef du commando, qui a prononcé l’appel au soulèvement à la radio, « a été arrêté », selon la présidence qui affirme, lundi 7 janvier, que « la situation est sous contrôle ». Les forces de sécurité ont « pris le bâtiment (de la radio) d’assaut, abattu deux membres du commando et libéré les otages », selon le communiqué.

Le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Guy-Bertrand Mapangou, qui s’exprimait sur France 24, a précisé que « les forces de sécurité ont repris les positions autour de la radio et de la télévision ». Il a ajouté que, sur un commando de cinq militaires qui avaient pris le contrôle de la radio-télévision nationale dans la nuit de dimanche à lundi et appelé à un soulèvement, deux ont été tués et le chef arrêté.

Par ailleurs, Internet et les réseaux mobiles semblent coupés et indisponibles dans le pays, comme l’ont confirmé à France 24 plusieurs sources.

Ali Bongo en convalescence au Maroc

Les événements ont débuté lundi matin quand des militaires se sont emparés emparés de la radio d’État pour y lire un message aux environs de 6 h 30 heures locales (5 h 30 GMT), indiquant à Libreville qu’un « Conseil national de restauration » allait être mis en place dans le pays en l’absence du président Ali Bongo, en convalescence au Maroc.

Le message a été lu par le seul mutin désormais en fuite : Kelly Ondo Obiang, un militaire se présentant comme commandant-adjoint de la Garde républicaine (GR) et se disant président d’un Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS). Mais selon le porte-parole du gouvernement, Kelly Ondo Obiang « appartient à la compagnie d’honneur » et non à la Garde républicaine. « C’est un inconnu. C’est le songe qu’il a fait qui a mal tourné », a-t-il ajouté. Quant au MPJFDS, « ce mouvement n’a jamais existé » et « est complètement inconnu », a affirmé sur France 24 Guy-Bertrand Mapangou.

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Le discours du Nouvel An d’Ali Bongo « a renforcé les doutes sur la capacité du président à continuer à assumer les responsabilités de sa charge », a déclaré Kelly Ondo Obiang, qui demandait « à tous les jeunes des forces de défense et de sécurité et à toute la jeunesse gabonaise de se joindre » au mouvement.

« Levez-vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue »

« Si vous êtes en train de manger, arrêtez. Si vous êtes en train de prendre un verre, arrêtez. Si vous dormez, réveillez-vous. Réveillez vos voisins (…), levez-vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue », a encore déclaré le militaire à la radio, appelant à occuper les édifices publics et aéroports dans tout le pays.

Ali Bongo a été hospitalisé le 24 octobre après avoir été victime d’un AVC lors d’une conférence économique en Arabie saoudite, selon des sources citées par Reuters. Hospitalisé plusieurs jours à l’hôpital Roi Fayçal de Riyad, il a poursuivi sa convalescence au Maroc, laissant son vice-président exercer le pouvoir en son absence sur décision de la Cour constitutionnelle.

Le porte-parole du gouvernement a assuré sur France 24 qu’Ali Bongo était « bien rétabli » et qu’il allait « retrouver son peuple dans quelques semaines ou dans un ou deux mois », sans toutefois avancer une date précise pour un retour du président au Gabon.

« L’Union africaine condamne fermement la tentative de coup de ce matin au Gabon. Je réaffirme le rejet total par l’UA de tout changement inconstitutionnel de pouvoir », a tweeté son président, Moussa Faki.

La France a elle aussi condamné lundi la tentative de coup d’État. « Nous condamnons toute tentative de changement de régime extra-constitutionnel. La stabilité du Gabon ne peut être assurée que dans un strict respect des dispositions de sa Constitution », a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll.

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