EURO 2020 – Dimanche à Wembley, l’Italie a remporté le deuxième titre européen de son histoire, en venant à bout de l’Angleterre aux tirs au but (1-1, 3 tab à 2). Cette conclusion vient récompenser un mois exemplaire et une renaissance italienne, opérée après un énorme gadin et une Coupe du monde ratée. Question d’ADN et d’habitude.

L’Italie, championne d’Europe 2021

Milan. Une soirée d’automne triste comme une nuit d’hiver. Le ciel menaçait sérieusement les Azzurri. Il a fini par tomber sur la trogne d’une Italie que l’on croyait éternelle, comme toutes ces grandes équipes qui ne meurent jamais.Ce soir-là, Bonucci et Chiellini, pour ne citer qu’eux, entraient dans l’histoire, d’une certaine manière. La mauvaise. Et leur heure était venue. Il était clairement temps de faire table rase d’un passé auquel il n’était plus question de se raccrocher. Vingt-sept tirs. Zéro but. La Suède au Mondial. L’Italie au purgatoire. Soixante ans après le raté de 1958, l’Italie n’était plus qu’un astérisque sur la carte du monde. Ce 11 juillet 2021, elle est redevenue un point d’exclamation sur celle de l’Europe.

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L'Italie, championne d'Europe 2021

Dimanche en terre hostile, la Squadra Azzurra est venue à bout de l’Angleterre, après avoir été menée dès la deuxième minute de jeu. Et même après une première période qui ne laissait augurer de rien. Rien de bon en tout cas. Et puis, les gars de Roberto Mancini se sont remis dans le sens de la marche jusqu’à faire dérailler le train anglais. La suite, on la connaît. Elle est magnifique. Et méritée.

PAS DE FAUSSE NOTE, OU PEU

A l’échelle d’un tournoi qui, encore plus que les précédents, a récompensé le travail d’équipe et porté au pinacle les valeurs collectives, le succès de l’Italie ne souffre guère de discussion parce qu’Insigne et ses copains ont récité une partition sans fausse note. Ou très peu. Tout ce petit monde s’est mis au diapason, tout au long d’une compétition que l’Italie n’aura pas survolée mais maîtrisée, ne perdant jamais le fil de l’histoire qu’elle écrivait.Certes, après une entame romaine des plus emballantes, le couperet s’est parfois dangereusement rapproché des têtes transalpines. En huitièmes de finale, les coéquipiers de Gigio Donnarumma, élu meilleur joueur du tournoi, ont dû passer par une prolongation face à l’Autriche. En quart, ce fut un combat de toute beauté (notamment cette première période…) mais âpre, remporté face à la Belgique. Puis, il y a eu cette résistance XXL face à l’Espagne, sans aucun doute le moment le plus critique de leur tournoi. Mais là aussi, les ragazzi de Mancini s’en sont sortis aux tripes et au ballon, sans avoir été menés une seule seconde par la Roja.

"Avec l'Italie, l'Euro ne pouvait pas rêver plus beau vainqueur"

« Avec l’Italie, l’Euro ne pouvait pas rêver plus beau vainqueur »Enfin, il y a cette finale que l’Italie a tenue mentalement et renversée footballistiquement. Ce dimanche à Wembley est un condensé de ce que les champions d’Europe ont été, de Rome à Wembley, en passant par Munich. L’Italie fut avant tout une équipe cohérente. Alors oui, à l’arrivée, il n’y a pas la ligne droite de Longchamp… mais lorsque la pièce tombe toujours du bon côté, le hasard n’a plus lieu d’être invoqué.

UN ROLLER COASTER PERMANENT

L’histoire de cette équipe d’Italie, de Milan 2017 à Wembley 2021, c’est finalement l’histoire de la Squadra Azzurra. C’est le récit d’un pays qui a gagné quatre Coupes du monde (et désormais deux Euros) et qui, sans nul doute, est la grande nation footballistique qui connaît les bas les plus terrifiants après ses hauts les plus prestigieux. Et vice versa. L’ADN de l’Italie, c’est de se relever de tout, et surtout du pire. La Squadra Azzurra est un roller coaster émotionnel permanent.Depuis son dernier titre mondial, remporté il y a quinze ans face à qui vous savez et déjà aux tirs au but, l’Italie a plongé tout au fond des abîmes, poussant le bouchon jusqu’à ne plus être capable de franchir une seule fois le premier tour de la Coupe du monde. Elle a aussi trouvé le moyen, dans l’intervalle, de renaître à l’Euro 2012 et de séduire en 2016. Et puis de retoucher le fond en barrage du Mondial 2018.L’Italie est certainement aussi, des grandes nations, celle qui se nourrit le mieux de l’adversité. Ce que Leonardo Bonucci a résumé dimanche, médaille autour du cou : « C’est incroyable, quand je repense à là où on a commencé… Quand on est au fond du trou, on voit comment les grands hommes retrouvent des forces. » Les grandes équipes, surtout.

"Southgate s'est raté sur cette finale, la défaite est pour lui"

« Southgate s’est raté sur cette finale, la défaite est pour lui »

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