• (Abadiada)-MEURTRE AU QUARTIER RISSO DE NGAYE MECKHE.
    Le maçon Abdou Dieng écope de 10 ans de prison ferme
    10 ans de prison ferme et 200.000 FCFA d’amende. C’est la sentence condamnatoire rendue ce lundi 12 mars 2018 contre le sieur Abdou Seck dit Abdou Dieng, né en 1980 à Méckhé, maçon demeurant au quartier Ngaye Diagne dans la commune de Méckhé, poursuivi devant la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Thiès pour meurtre. Il lui est reproché d’avoir, à Risso, dans le département de Tivaouane, le 03 septembre 2008, au cours d’une bagarre, commis un homicide volontaire sur la personne de Ousseynou Mbaye, lequel a succombé à ses blessures suite aux coups de barre de fer reçus sur une partie vitale du corps notamment sur la tête.
    Un meurtre ! C’est la première affaire inscrite au rôle de la première journée comptant pour la présente session de la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Thiès, qui se tient en deux tranches de quatre jours durant, du lundi 12 au Jeudi 15 mars 2018 et du lundi 09 au jeudi 12 avril 2018. au menu, une vingtaine de dossiers concernant 45 accusés, pour des faits de trafic de drogue, de meurtres et de tentatives de meurtre, d’assassinat, d’infanticide, d’associations de malfaiteurs, non assistance à personne en danger, incendie volontaire de lieux servant à habitation.
    Ce 13 septembre 2008 vers 21 heures, un certain Serigne Fall s’est présenté à la brigade de gendarmerie de Méckhé pour informer du décès du nommé Ousseynou Mbaye, qui s’était violemment battu avec son collègue Abdou Dieng. Les deux tâcherons étaient engagés pour le débouchage d’une fosse septique dans la maison de M. Fall. Mais après le boulot, ils en sont venus aux mains. C’est ainsi que Abdou Dieng blessa grièvement Ousseynou Mbaye qui sera d’urgence évacué au Centre hospitalier régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès où il succombera à ses blessures. Une fois sur les lieux de la bagarre, les enquêteurs ont trouvé que le mis en cause s’était enfui. L’inspection des lieux permit de découvrir une pelle et un sceau contenant des outils avec lesquels les deux protagonistes s’en étaient servis pour le débouchage. Toutefois les gendarmes n’ont relevé aucune trace de combat, ni de sang sur les lieux ou sur les outils de travail des deux « amis ».
    C’est le nommé Serigne Fall qui avait personnellement saisi le tâcheron Abdou Dieng qui s’était engagé à déboucher la fosse septique de son cousin Baba Fall. Le jour des faits, Abdou s’était accompagné d’une autre personne pour l’aider dans la tâche. Les deux avaient creusé un  grand trou derrière les toilettes et à la pause, la femme de Baba Fall leur avait offert un repas. Mais un instant après, Modou Fall de dire avoir entendu des cris et des hurlements provenant des lieux du débouchage. Et quelle ne fut sa surprise lorsqu’arrivé sur les lieux, il constate qu’Ousseynou Mbaye était couvert de sang provenant de son crâne. A l’en croire, ce jour-là, c’est le blessé qui, personnellement, s’est déplacé pour aller prendre place à bord de la charrette requise pour son transport au district sanitaire de Méckhé, où le praticien, après consultation, avait ordonné son évacuation sur Thiès. Modou Fall précise avoir perdu de vue le mis en cause une fois sorti du district sanitaire. Abdou Dieng sera en cavale jusqu’au jour de son arrestation, le 12 mai 2016. Devant la Chambre, le mis en cause a nié les faits et soutenu « s’être bagarré avec la victime qui, un moment, a perdu le contrôle, trébuché sur la boue, avant de se cogner la tête sur la dalle de la fosse septique ». Baba Fall, lui, affirme avoir contacté son cousin pour le débouchage de sa fosse septique et fait remarquer que Serigne Fall (le cousin) était tombé d’accord avec le tâcheron Abdou Dieng sur le prix de dix-sept mille (17.000) FCFA. Mais à sa grande surprise, dit-il, cette nuit du 03 septembre 2008, son cousin est revenu l’aviser de la mort d’un des deux individus chargés dudit débouchage, lesquels s’étaient jusqu’à ce que Ousseynou Mbaye y laisse la vie, ce après son évacuation au Centre hospitalier régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès. La dame Mbayang Dieng, elle, estime que son fils Abdou Dieng avait quitté la maison familiale pour une destination qui lui est inconnue depuis le jour qu’il avait violenté un de ses amis. Quand à la dame Ngoné Diouf, mère de la victime, elle allègue que son défunt fils, Ousseynou Mbaye, a été contacté par Abdou Dieng afin qu’ensemble ils débouchent une fosse au quartier Risso de Méckhé. Et d’indiquer que ce jour-là vers 17 heures, grande a été sa surprise de voir son fils conduit à la maison à bord d’un Taxi toujours par le même Abdou Dieng. Elle explique que son défunt fils, « qui n’avait aucune chance d’être sauvé parce que tragiquement atteint », lui avait fait part de la culpabilité de Abdou Dieng qui était l’auteur de ses blessures. « Ousseynou, qui avait reçu les premiers soins à Thiès avant de succomber à ses blessures, m’avait révélé que l’une des causes principales de la bagarre était due à l’argent que le mis en cause lui devait mais refusait d’honorer ses engagements après l’accomplissement du boulot », souligne la dame Ngoné Diouf. Précisant que « mon fils, dans ses complaintes, avait déclaré que Abdou Dieng l’avait frappé à coups de barre de fer alors qu’il lui réclamait sa part après les travaux pour lesquels il l’avait engagé ». Les actes de violence physique exercés sur la personne de la victime ont-ils été directement à l’origine de la mort de cette dernière ? L’attitude de l’inculpé consistant à s’enfuir aussitôt après les faits, achève-t-elle de relever sa présomption d’une intention de donner la mort ? En tout état de cause, il résulte du certificat de genre de mort en date du 06 septembre 2008 dressé par le Dr Isidore A. Boye de l’hôpital Aristide Le Dantec que le nommé Ousseynou Mbaye est décédé à la suite d’un poly-traumatisme avec hémorragies interne et externe.
    L’avocat général, Cheikh Ndiaye Seck, disqualifiant les faits de meurtre en coups et blessures volontaires ayant entrainé mort d’homme, a requis la peine de 7 ans de prison ferme et une amende de 2 millions FCFA. Le président de la Chambre, Modou Mar Ndiaye, a, lui, prononcé la peine de 10 ans de prison ferme et 200.000 FCFA d’amende contre Abdou Seck dit Abdou Dieng.

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