La reprise de la croissance économique reste modeste malgré un léger mieux ; l’activité devrait rester en deçà des niveaux dynamiques observés ces dernières années.
Bonne nouvelle. En 2017, la reprise économique en Afrique continue avec une croissance de 2,6 % cette année, selon le Fonds monétaire international dont le rapport 2017 sur les perspectives économiques en Afrique a été présenté, hier. C’est mieux que l’année dernière qui avait enregistré une croissance moyenne d’environ 1,4 %. Toutefois, l’optimisme n’est pas béat ; la croissance reste nettement en deçà des performances enregistrées ces 15 dernières années avec des taux de croissance entre 5 et 6 % en Afrique, a commenté Roger Nord, directeur adjoint du département. Il a souligné que la situation est hétérogène sur le continent avec des pays à croissance faible et même négative et d’autres avec des taux de croissance vigoureux entre 6 voire 7 % en Afrique de l’Est comme l’Ouganda, la Tanzanie, le Kenya, le Rwanda ; en Afrique de l’Ouest notamment les pays de l’Uemoa avec des taux de croissance pour la sous-région au dessus de 6 % pour la 5ème année de suite.
M. Nord attribue cette légère hausse à une augmentation de la production pétrolière au Nigéria et une légère amélioration de l’économie en Afrique du Sud ; deux pays qui, dit-il, pèsent dans la moyenne en Afrique parce que ce sont de grands pays. « Mais la reprise n’est pas partagée dans tous les pays pétroliers. Dans la zone Cemac, par exemple, la croissance économique demeure très faible », souligne le directeur adjoint du département Afrique au Fmi.
En ce qui concerne les pays de la zone Ueoma, le directeur adjoint du département Afrique explique cette croissance vigoureuse par un ensemble de facteurs dont des conditions de financement plus favorables, des déficits budgétaires qui se stabilisent, des investissements dans des secteurs porteurs de croissance comme les infrastructures.
Réduire d’urgence la dette
Toutefois, un point préoccupe le Fmi. C’est la dette. Celle-ci a augmenté ces dernières années dans l’ensemble des pays du continent. D’où l’appel lancé par l’institution de Bretton Woods à la plupart des pays africains au Sud du Sahara à assainir leurs finances publiques afin de préserver la soutenabilité du service de leur dette et d’éviter de retomber dans la crise de la dette des années 80 et du début des années 90. Le Fmi estime que si la dette continue de s’accumuler au rythme actuel, elle deviendrait insoutenable. L’institution financière suggère des ajustements fondés sur une augmentation des recettes, plus d’efficacité des dépenses publiques en dégageant plus de marge pour les dépenses consacrées à la santé, à l’éducation qui, selon le Fmi, ont un impact social positif et des effets à long terme sur la croissance. Le Fonds monétaire international préconise également une diversification de l’économie, soulignant que dans bon nombre de pays, celle-ci a joué un rôle essentiel dans l’accélération de la croissance. En Afrique subsaharienne, l’expérience des pays comme le Botswana, l’Ouganda, l’Ile Maurice, le Rwanda a été citée en exemple.
Mamadou GUEYE