Le débat sur la direction et les fondements du « Projet » porté par le Pastef-Les Patriotes a pris une tournure personnelle et publique. Dans une publication sur sa page Facebook, Fadilou Keïta, directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et ancien directeur de campagne de Sonko lors des législatives de novembre 2024, a exprimé des inquiétudes sur la viabilité du « Projet ». Il a notamment critiqué les comportements au sein du parti et souligné l’importance de valeurs communes et de respect mutuel.

La déclaration de Fadilou Keïta

Dans son message, Fadilou Keïta a rappelé que le « Projet » ne pouvait se réduire à une seule personne, même si Ousmane Sonko en était la figure emblématique.

« Ce ‘PROJET’ ne peut pas se résumer à la seule personne d’Ousmane Sonko […] Nos places au sein de Pastef-Les Patriotes ne nous sont pas offertes. Ceux qui sont dans certaines instances du parti le savent. […] Nous serons jamais passifs face à l’injustice, ne serait-ce que pour les pertes en vies humaines, notre crédibilité et notre responsabilité face à l’histoire », a-t-il affirmé.

Keïta a également dénoncé des accusations portées à son encontre par certains membres du parti, qu’il considère comme des « machinations ».

La réplique d’Ansou Sambou

Cette prise de position n’a pas tardé à susciter une réaction. Ansou Sambou, un membre actif du Pastef, a vivement répondu dans un message repris par Les Échos.

« Venir à Pastef en janvier 2019 et dire que ta position ne t’a pas été offerte, c’est faux. Cette position t’a été offerte gracieusement et sans mérite », a-t-il martelé.

Sambou a accusé Keïta de manquer de compétence et de prétendre à une place qu’il n’aurait ni gagnée par mérite ni par élection. Selon lui, Keïta aurait intégré Pastef en 2019 sans poste avant d’être nommé en 2022 dans le cabinet d’Ousmane Sonko.

Il a également souligné que d’autres membres du parti avaient affronté des injustices bien plus graves, ajoutant que certaines figures du Bureau politique étaient d’anciens adversaires intégrés par pragmatisme.

Un débat révélateur des tensions internes

Cet échange illustre les tensions croissantes au sein de Pastef-Les Patriotes, alors que le parti fait face à des défis externes et internes. La question de la gouvernance et de la représentativité semble cristalliser les désaccords, notamment autour de la définition des responsabilités et de la reconnaissance des mérites individuels.

Ces confrontations publiques risquent de fragiliser davantage le parti, au moment où il doit se recentrer sur ses objectifs politiques et restaurer son unité.

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