Le président sénégalais Macky Sall a lancé un appel jeudi, lors du Forum pour la paix à Paris, pour se battre « ensemble contre les extrémistes » tout en « respectant » les différences d’un pays à l’autre.

« Il faut que nous nous battions ensemble contre ces extrémistes mais il faut aussi qu’on respecte la différence », a-t-il dit, en évoquant sans les citer les récents attentats terroristes dont ceux qui ont frappé la France et les polémiques autour des caricatures du prophète Mahomet.

« Tout le monde n’est pas au même niveau de compréhension (…) il faut étendre le spectre de la discussion », a-t-il dit, tout en se disant « confiant » dans le fait que la communauté internationale puisse s’entendre sur un socle commun de valeurs.

« Cela demande qu’il y ait de l’humilité car on n’a pas forcément les mêmes valeurs, on est différent mais on peut être ensemble », a-t-il poursuivi.

Il faut, selon lui, « bâtir une plateforme commune » pour « combattre ceux qui sont contre nos valeurs, se nourrissent de la haine, utilisent l’islam » pour justifier des actes terroristes.

M. Sall, dont le pays est musulman à 95%, a défendu cette religion: « si vous venez dans une mosquée et que vous mettez une bombe, ce n’est pas l’islam, si vous allez dans une église pour tuer des gens, ce n’est pas l’islam », en référence à l’attentat de Nice (sud-est) le 29 octobre où deux paroissiennes et un sacristain ont été assassinés par un migrant tunisien radicalisé.

Des milliers de musulmans sénégalais ont manifesté samedi dernier à Dakar contre les caricatures du prophète Mahomet publiée par l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo et contre la défense par le président français Emmanuel Macron du droit à la satire au nom de la liberté d’expression.

M. Macron a dit ne « pas vouloir renoncer » aux caricatures quelles qu’elles soient, lors d’un hommage à un enseignant français décapité à la mi-octobre pour avoir montré des caricatures dans un cours sur la liberté d’expression.

« L’islam que nous connaissons au Sénégal est un islam tolérant », a assuré M. Sall, en appelant à « bâtir nos identités et des valeurs communes ».

Selon le président sénégalais, « c’est possible sur l’essentiel, sur la démocratie, les droits de l’Homme, respecter l’intégrité des êtres humains ».

Il a aussi appelé la communauté internationale à faire davantage de place aux Africains dans les instances multilatérales, regrettant notamment qu’il n’y ait aucun pays africain au conseil de sécurité de l’ONU.

« Ce n’est pas juste, il faut que nous osions avec vous (les pays occidentaux, ndlr) remettre en cause ces règles dépassées: il y a 70 ans, l’humanité comptait 2 milliards d’humains, aujourd’hui 7 milliards, il y a plus de 5 milliards qui n’ont aucune représentation », a-t-il martelé.

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