La ministre des Affaires étrangères a encore rappelé si besoin en était, la doctrine diplomatique sénégalaise. Aïssata Tall Sall qui animait une conférence de presse avec le secrétaire d’État américain, a insisté sur le fait que la diplomatie revêt un cachet particulier pour le Sénégal.
« C’est d’abord une diplomatie de bon voisinage parce que nous considérons que la paix chez nous, autour de nous est quelque chose de fondamental et que notre diplomatie doit nous apporter cela avant de se déployer ailleurs. Une autre règle fondamentale, c’est celle de la non-ingérence. Le Sénégal n’intervient pas quand c’est des questions dévolues à des États amis », introduit Aïssata Tall Sall qui enchaîne avec le deuxième niveau impliquant la prise en considération de la souveraineté. C’est ce qui permet au Sénégal de faire des choix d’opportunité et de pertinence. Des choix que notre pays pense pouvoir faire pour le bien-être de ses populations. Mais tout cela doit se faire en tenant compte des subtilités de la diplomatie qui, de nos jours, doit s’ajuster aux défis du monde.
« Nous avons quitté le dialogue d’État à État à un dialogue parcellaire. Quand la question sécuritaire se pose, ce n’est pas avec des États, c’est avec des groupes, c’est avec des terroristes, c’est avec d’autres intervenants qui ne sont pas authentiques. La diplomatie doit s’ajuster à cela », indique la cheffe de la diplomatie sénégalaise qui profite de cette fenêtre pour inviter à une nouvelle façon d’appréhender la crise au Mali.
« C’est une lecture qui doit prendre en considération tous les acteurs qui sont sur le champ malien, aussi bien étatiques, non étatiques et bien évidemment nos partenaires internationaux. La question sécuritaire est devenue complexe du fait que ce ne sont plus les États qui jouent mais les États avec d’autres acteurs qui ont fait irruption sur la scène », met-elle en relief…