Une nouvelle polémique éclate au sein de l’Assemblée nationale sénégalaise, impliquant un député du parti Pastef (Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité). Thierno Aly Sy, suppléant du coordonnateur du Pastef à Dakar, Abass Fall, fait face à une situation juridique compromettante, rappelant le cas de Barthélémy Dias.
Les faits en question
Abass Fall, récemment nommé ministre, avait laissé son siège de député à son suppléant, Thierno Aly Sy, un comptable de formation et figure du Pastef dans la commune de Mermoz. Cependant, une décision judiciaire passée pourrait compromettre la légitimité de Thierno Aly Sy en tant que parlementaire.
Selon le journal Libération, par un arrêt de la Chambre pénale de la Cour suprême en date du 17 novembre 2022, le pourvoi de Thierno Aly Sy contre un arrêt de la Cour d’appel a été rejeté. Ce dernier avait été condamné le 24 août 2021 à une peine de 3 mois avec sursis pour abus de confiance, assortie du paiement de 12 millions de francs CFA à Patrice Calas Lopes Da Sylva, représentant la société TDI.
Un précédent juridique : Barthélémy Dias
Cette affaire rappelle celle de Barthélémy Dias, maire de Dakar, dont la révocation de son poste de député avait été actée après une condamnation définitive. Si la logique juridique s’applique de manière cohérente, des démarches devraient être entreprises pour remettre en question le siège de Thierno Aly Sy à l’Assemblée nationale. En effet, l’article 61 de la Constitution sénégalaise stipule qu’un député condamné pour certaines infractions ne peut siéger à l’hémicycle.
Un test pour l’Assemblée et le Pastef
Cette situation met non seulement en lumière les défis d’éthique et de cohérence auxquels sont confrontés les partis politiques, mais soulève également des questions sur la gestion de l’Assemblée nationale face aux députés en situation litigieuse. Le Pastef, souvent perçu comme un parti prônant la transparence et l’intégrité, pourrait se retrouver en difficulté si cette affaire venait à miner sa crédibilité.
Prochaines étapes
Il reviendra aux autorités compétentes de décider si la situation de Thierno Aly Sy nécessite une révocation similaire à celle de Barthélémy Dias. En attendant, cette affaire risque d’alimenter le débat public et de renforcer les appels à une gestion plus stricte des casiers judiciaires des élus.
Ce dossier, déjà explosif, pourrait avoir des répercussions politiques majeures, non seulement pour le Pastef, mais également pour l’ensemble du paysage politique sénégalais.