Engagés dans certains combats pour la préservation des acquis démocratiques et la lutte contre la fraude et la corruption dans la société sénégalaise, l’on constate pour le regretter que depuis quelques temps, des activistes sont incriminés pour des faits qui portent sur leur combat quotidien.
Une situation qui nous amène à nous interroger sur le véritable rôle des activistes dans la marche d’un pays. Même si un acteur comme Guy Marius Sagna refuse catégoriquement de se prononcer sur le sujet pour des questions de principe, d’autres restent injoignables pour en parler. Toutefois, Abdourahmane Sow et Abou Diallo, tous deux membres du mouvement Cos M23 trouvent l’intérêt, voire l’importance de poser le sujet.
Pour Abdourahmane Sow, le président du mouvement Cos M23, avec la prolifération de l’internet et l’avènement des réseaux sociaux, l’activisme joue un rôle certain dans la marche démocratique du pays. Cependant, regrette le membre de la société civile, avec cette ouverture du monde à l’activisme, on a tendance à noter des actes déplorables qui desservent souvent des activistes très engagés dans la sensibilisation et les combats démocratiques. Ce qui pour lui, mériterait de profondes réflexions pour mieux cerner l’activisme et ses acteurs.
Pour Abou Diallo, membre de la société civile et chargé de l’organisation du mouvement Cos M23, ce qui est pratiqué au Sénégal est loin d’être l’activisme, car estime toujours l’acteur de la société civile, la majeure partie des gens qui prônent l’activisme comme idéologie, ont souvent une appartenance politique ou un agenda politique caché.
« L’activisme auquel nous assistons au Sénégal est une autre manière de faire de la politique. Car souvent les gens font de l’activisme pour exercer une certaine pression sur l’État ou les autorités. Alors que le véritable activisme n’est pas ça. Et souvent la majeure partie des gens qui se lancent dans l’activisme ont souvent une appartenance politique ou encore un agenda caché. Ce qui est loin d’être le véritable rôle de l’activiste », regrette Abou Diallo.
Si nos deux interlocuteurs sont convaincus que l’activisme est un combat de principe que doit incarner en premier celui qui s’en prévaut, ils restent également sceptiques par rapport à la démarche de certains acteurs du monde de l’activisme et de la société civile. Aussi invitent-ils à repenser le phénomène de l’activisme au Sénégal…