Les deux hommes encourent une peine de réclusion à perpétuité pour leur participation aux attaques de 2016, de même que quatre autres accusés.491
Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, déjà condamnés à la prison à vie à Paris pour les attentats du 13 novembre 2015, ont été déclarés coupables d’«assassinats dans un contexte terroriste» mardi à Bruxelles, lors du procès sur les attentats jihadistes en 2016 dans la capitale belge.
Procès hors norme
Il s’agit de l’infraction la plus grave retenue devant la Cour d’assises de Bruxelles pour juger ces attaques suicides (32 morts le 22 mars 2016). Tous deux encourent une peine de réclusion à perpétuité.
À l’inverse du Belgo-Marocain Mohamed Abrini, «l’homme au chapeau» qui accompagnait les deux assaillants de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, le Français Salah Abdeslam a contesté sa participation aux faits. Arrêté le 18 mars 2016 dans la commune bruxelloise de Molenbeek, il était en prison le jour des attaques. Dans ce procès hors norme ouvert en décembre 2022 dans la capitale belge, neuf hommes au total ont comparu, dont Abdeslam et Abrini. Un dixième accusé a été jugé en son absence, car il est présumé mort en Syrie.
«Coauteurs» des faits
Dans son réquisitoire au printemps, le Parquet fédéral avait souhaité la condamnation pour «assassinats dans un contexte terroriste» de huit des dix accusés, considérés comme les «coauteurs» des faits. Il n’a été suivi par le jury populaire que dans six cas.
Ainsi, le Tunisien Sofien Ayari, complice de la fin de cavale d’Abdeslam, arrêté comme lui le 18 mars, et le Rwandais Hervé Bayingana Muhirwa, accusé d’avoir hébergé notamment Abrini à Bruxelles, échappent à l’infraction la plus grave. Sofien Ayari et Hervé Bayingana Muhirwa sont toutefois déclarés coupables de participation aux activités d’un groupe terroriste. Les deux derniers accusés, les frères Smail et Ibrahim Farisi, qui comparaissaient libres, ont été acquittés.
Trente-deux morts et quelque 700 blessés
Le matin du 22 mars 2016, deux hommes s’étaient fait exploser à l’aéroport international de Bruxelles-Zaventem, et un troisième une heure plus tard dans un métro en plein quartier européen. Outre les 32 morts, l’acte d’accusation a recensé quelque 700 blessés ou traumatisés. Il y a environ un millier de parties civiles.
Comme le veut la loi belge, les peines visant les accusés déclarés coupables ne seront prononcées que dans un deuxième temps, après une nouvelle phase de réquisitions et de plaidoiries de la défense. Cette étape n’interviendra que début septembre, après les vacances judiciaires.