Camarades travailleuses et travailleurs,  

La Coalition des Confédérations Syndicales de Travailleuses et de Travailleurs célèbre le 1er Mai 2020, sous le thème « Saisir le moment,  redynamiser le contrat social et tracer une nouvelle voie ».  

En effet, la commémoration de la journée internationale du travail, le 1er Mai 2020 se déroule dans un contexte exceptionnel marqué par la pandémie du coronavirus, le Covid19 entrainant de nombreuses pertes en vies humaines et laisse présager un avenir incertain pour l’économie mondiale.  

Le monde retient son souffle et s’interroge sur son devenir, les politiques et les stratégies  mises en œuvre jusque-là ne semblent pas enrayer la propagation du virus.

Dès lors, il convient de réfléchir sur de nouveaux paradigmes en rapport  avec la recherche, les innovations technologiques, les mutations économiques, environnementales, sociales et culturelles. 

Car l’histoire nous apprend ce que nous avons réalisé, mais elle ne peut pas nous apprendre ce que serait le prix de notre échec, pour paraphraser le Directeur général de l’OIT.

Cette situation exceptionnelle, que traverse le monde, oblige les Etats à penser à l’accroissement des investissements vers les secteurs de la santé et de l’action sociale. Sous ce rapport, l’Organisation Mondiale de la Santé « OMS » est interpellée sur la nécessité de réviser à la hausse ses normes relativement aux dépenses de santé publique dans le budget global des Etats.

Suivant cette optique notre pays se doit d’investir davantage dans la santé communautaire et sur les ressources humaines en santé. 

Car une paix universelle et durable, ne peut se fonder que sur la justice, l’équité, la coopération, le développement, l’égalité des chances, la prospérité, ‘’l’inclusivité’’ et la durabilité, en articulation avec les programmes de développement durable.  

D’où l’importance des mesures incitatives prises par le Gouvernement pour soutenir financièrement les entreprises à faire face à la crise et sur le plan social, protéger les travailleurs à travers la promulgation de l’Ordonnance n° 001-2020, du 08 avril 2020, aménageant des mesures dérogatoires au licenciement et au chômage technique durant la période de la pandémie du Covid-19. 

Aussi, le mouvement syndical qui repose sur des fondements idéologiques et revivifié par les faits historiques qui ont jalonné son évolution, doit s’adapter pour faire face aux agressions actuelles et celles à venir. 

Quid de la réflexion sur une nouvelle approche de gouvernance des relations professionnelles à mener de la manière la plus élargie avec les différents acteurs. C’est tout le sens et la portée du dialogue social qu’il faut appréhender dans toute sa dimension pour mieux gérer la situation post-crise  Covid19.   

Tel est l’apport que l’on peut attendre du dialogue social dans les changements structurels, faisant en sorte que tous les acteurs du monde du travail jouent pleinement leur rôle, en accordant une attention particulière à la protection  sociale et à la croissance de l’emploi par le biais d’entreprises durables et de services publics de qualité.  

Ainsi, à l’analyse de la situation actuelle du mouvement syndical sénégalais, il convient de relever les deux contraintes majeures qui freinent son élan: 

  • –    La dispersion des forces syndicales,
  • –    La désunion de ses entités fondatrices (le mouvement ouvrier et l’élite engagée).

Mais sous l’impulsion des partenaires internationaux (CSI-Afrique, BIT…), nos cinq centrales syndicales de travailleurs regroupées au sein de la Coalition des centrales syndicales du Sénégal (CCSS) ont décidé depuis déjà quelques années de mutualiser leurs forces pour des interventions plus porteuses en vue de reconstruire l’unité syndicale, restituer au mouvement syndical sa puissance et au travailleur sa dignité. 

L‘action syndicale a été riche de son bilan élogieux réalisé aux termes des négociations collectives :

Au titre des résultats, il faut noter :

  • –    L’augmentation sensible de la prime de transport
  • –    La revalorisation du SMIG horaire porté de 209, 10 frs  à 333,808 frs ;  
  • –    L’augmentation généralisée des salaires de 8% de la 1ere à la 3e catégorie ; de 5¨% au-delà de la 4e catégorie   
  • –    La signature de la nouvelle convention collective nationale interprofessionnelle ;   
  • –    L’adoption des conventions collectives de branche :

du nettoiement, de l’enseignement privé, de la sécurité privée, de la presse et du pétrole ; 

  • –    la mise en place du fonds de garantie de l’assurance maladie obligatoire ; 
  • –    la mensualisation et la revalorisation des pensions de retraite ;
  • –    l’instauration de la pension minimum de retraite 
  • –    la mise sur pied du conseil supérieur de la fonction publique locale 

Dans cet exercice, nous avons noté que durant l’année 2019, les réformes initiées par le Ministère du travail portant sur le code du Travail et le code de sécurité sociale, les résultats provisoires seront analysés par notre coalition en vue de mieux les adapter aux besoins et attentes des travailleurs. 

En outre, il est ressorti de l’évaluation de la première version du pacte de stabilité sociale et d’émergence économique quelques insuffisances notées dans son application, c’est pourquoi, il nous  est apparu  nécessaire d’inscrire dans la phase 2 , les principales revendications des travailleurs portant notamment, sur l’amélioration des conditions d’accès aux services sociaux de base, la qualité de l’enseignement, et la diligence des recommandations relatives au nouveau système de rémunération des agents de l’Etat et la baisse conséquente des denrées de 1ere nécessité et des produits de grande consommation,  en vue d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs.    

Voilà en quoi consistent les axes majeurs du présent manifeste, traduisant quelques préoccupations prioritaires des travailleurs à l’occasion de la commémoration de la journée internationale du travail, le 1er mai 2020.

Vive la coalition…

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