Coronavirus en Belgique: de nouveaux cas devraient se déclarer dans les prochains jours
La Belgique compte un deuxième cas d’infection au nouveau coronavirus, un patient récemment rentré « d’une région de France où quelques infections » au Covid-19 ont été constatées, a indiqué dimanche la ministre de la Santé publique, Maggie De Block et Wouter Beker
Selon les spécialistes, de nouveaux cas devraient inévitablement se déclarer dans les prochains jours en Belgique.
« Nous avons reçu la confirmation ce (dimanche) matin qu’un patient a été contaminé », a affirmé la ministre lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
Cette personne est en relativement bonne santé, a précisé Mme De Block, en se refusant de confirmer qu’il s’agissait d’une femme, comme l’a indiqué la Dr Erika Vlieghe, médecin en charge du traitement à l’UZA.
« Cela signifie que nous entrons dans une nouvelle phase. On savait que l’on allait avoir des cas » supplémentaires, a-t-elle ajouté.
La patiente qui séjourne à l’UZA (Universitair Ziekenhuis Antwerpen) est rentrée le 26 février de France, d’une région du nord de la France « où il y a des cas » – et donc vraisemblablement le département de l’Oise, au nord de Paris.
« Elle est en bonne forme » et souffre d' »une sorte de rhume ». « Jusqu’à présent, son état de santé est favorable », a souligné la Dr Vlieghe.
Les médecins de l’Agence flamande de la santé retracent en ce moment tous les contacts que la personne a eus ces derniers jours. « Si nécessaire, ces contacts seront testés », ont souligné les autorités dans un communiqué.
Il s’agit de la deuxième infection au Covid-19 constatée en Belgique, a rappelé Mme De Block (Open Vld), alors qu’un comité ministériel restreint (« kern ») doit se réunir au niveau fédéral à 14h00 à Bruxelles.
Début février, une première infection avait été constatée chez un des Belges rapatriés de la ville de Wuhan, le chef-lieu de la province du Hubei (centre de la Chine), foyer de l’épidémie de Covid-2019. Ce ressortissant belge avait pu quitter l’hôpital Saint-Pierre à Bruxelles le 15 février après y avoir été placé en isolement total et subi des tests qui s’étaient révélés négatifs.
« Cette personne est maintenant guérie et a pu reprendre ses occupations quotidiennes après la quarantaine », a souligné Mme De Block.
En raison de la propagation du virus en Europe, les autorités et le secteur de la santé font preuve de « vigilance accrue » en parlant d’une « phase deux », selon la ministre.
Les personnes sont testées à la moindre indication d’une infection. « Nous pouvons dès lors immédiatement intervenir si nécessaire et contrer autant que possible la propagation du virus dans notre pays. Le laboratoire de référence peut réaliser les tests jour et nuit », a assuré Mme De Block.
« Nos procédures sont en train d’évoluer. On essaie d’éviter que le virus se propage chez nous », a-t-elle dit.
« Cela va continuer les prochaines semaines et les prochains mois », a toutefois prévenu le chef du laboratoire qui effectue les tests et virologue à la KU Leuven, le Dr Marc Van Ranst.
« On peut s’attendre à un ou plusieurs cas dans les prochains jours », avec les retours de vacances de carnaval, a pour sa part renchéri devant la presse le président du comité scientifique sur le coronavirus et virologue chez Sciensano, Steven Van Gucht.
Selon Mme De Block, la réunion du « kern » va servir à « mettre les points sur les i ».
Elle a enfin fait état de contacts avec les ministres des entités fédérées et notamment la ministre wallonne des Affaires sociales, Christie Morreale (PS). C’est en effet par un aéroport wallon, celui de Charleroi, qu’a transité le premier Luxembourgeois contaminé.
Pas de panique mais de la vigilance dans les écoles en Communauté germanophone
Harald Mollers, le ministre germanophone en charge de l’Enseignement, a rappelé dimanche dans un communiqué de presse, que les toutes les écoles en Communauté germanophone seraient ouvertes ce lundi malgré l’épidémie du nouveau coronavirus qui se propage. Il n’y a pas de raison de paniquer, insiste-t-il.
S’il souligne qu’il n’y a pas de raison de paniquer, le cabinet du ministre appelle les écoles à être vigilantes et à suivre les recommandations et instructions émises par le SPF Santé publique.
« Si un membre du personnel ou un élève, qui a séjourné à l’étranger ou a été en contact avec une personne infectée, présente les symptômes de la maladie, il est recommandé de rester à la maison et de prendre contact avec son médecin qui déterminera les éventuelles mesures à prendre », indique le cabinet du ministre Mollers.
Concernant les voyages scolaires, le ministre rappelle que les établissements scolaires qui ont prévu des excursions ou des voyages sont priés de suivre les recommandations du SPF Affaires étrangères et de se conformer aux instructions des autorités locales.
Pour l’instant, le ministère des Affaires étrangères ne préconise pas l’annulation des voyages dans les pays dans lesquels le virus a été détecté. La prudence est toutefois de mise dans les zones où de nombreuses personnes ont été infectées.
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