CHAMBRE CRIMINELLE: Accusé d’assassinat sur la personne de Oumar NDIAYE; Badou DIOP écope 20 ans de travaux forcés, le complice présumé Mbaye DIOP acquitté.
20 ans de Travaux forcés est la peine requise par la cour contre le menuisier Badou Diop, né en 1990 à Mboro où il demeure au quartier Ngaye-Ngaye, poursuivi pour assassinat, l’acquittement pour le cultivateur Mbaye Diop, résidant à Mboro où il est né le 07 juin 1986, accusé de non-assistance à personne en danger. C’est le verdict prononcé par la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Thiès contre les mis en cause reprochés d’avoir à Mboro, le 25 novembre 2015, par préméditation ou guet-apens, commis un homicide sur la, personne de Omar Ndiaye.
Ce 25 novembre 2015, le nommé Oumar Ndiaye avait succombé à ses blessures suite à de violents coups de couteau que lui avait assenés Badou Diop au cours d’une bagarre. Après son forfait, le mis en cause, sous la menace de l’arme qu’il détenait par devers lui, avait réussi à prendre la fuite. La nuit des faits, à la suite d’une première altercation qui avait opposé les deux parties au cours d’un match de football, Omar et Badou s’étaient à nouveau rencontrés au cours d’une soirée religieuse, avant d’en venir encore aux mains. Altercation au cours de laquelle, Oumar Ndiaye, qui avait pris le dessus sur son antagoniste, avait été poignardé à deux reprises par son vis-à-vis qui l’avait poursuivi alors même qu’il lui avait tourné le dos pour chercher secours auprès de tiers personnes présentes sur les lieux du crime. Ces derniers, alertés par les cris de la victime qui venait de s’affaler dans la tente, tenteront de venir en aide au blessé, pendant d’autres, dans l’assistance, éprouvaient toutes les peines du monde pour mettre la main sur le bourreau qui tenait toujours l’arme du crime à la main. Lequel aurait été aidé par son oncle, Mbaye Diop, qui aurait porté un violent coup de poing à la victime, tout comme il en avait administré un autre au compagnon de la victime, Samba Laobé Ndiaye, qui tentait de secourir son ami. Ce n’est que le lendemain, au petit matin, que l’auteur des faits ignobles réussira à prendre la fuite pour se rendre à la capitale, Dakar, avec l’aide de sa tante, Daro Fall, chez qui il avait passé la nuit.
Témoin des faits, Samba Laobé Ndiaye, d’indiquer que la veille, au stade, alors qu’il avait invité un garçon qui se tenait devant lui pour lui faire place, Omar Ndiaye sera surpris de recevoir la foudre de Badou Diop qui avait pris fait et cause pour cet enfant. Les deux en vinrent aussitôt aux mains mais seront vite séparés. Ils se retrouveront le lendemain, au cours d’une veillée religieuse. Samba Laobé Ndiaye dit avoir accouru dès qu’il a appris qu’une autre altercation était survenue entre les deux parties, mais, explique-t-il, son ami Omar Ndiaye gisait déjà dans une marre de sang. Et ce sera dans sa tentative de lui venir en aide, dit-il, qu’il reçut un violent coup de poing de la part de Mbaye Diop, oncle de l’auteur des faits. Pour sa part, Babacar Ndiaye, organisateur des chants religieux, lui, soutient que la nuit de faits, vers 22 heures, « nos chants étaient interrompus par l’irruption soudaine d’une personne qui, blessé, s’était affalée sous nos yeux, baignant dans une mare de sang ». Toutefois il précise que non seulement la bagarre a eu lieu à l’extérieur de la maison où se tenaient les chants religieux mais que l’auteur des blessures qui détenait toujours son arme n’avait pas pu être maitrisé.
L’un des mis en cause, Mbaye Diop, poursuivi pour complicité d’assassinat, aurait, pendant la bagarre, alors que Omar Ndiaye avait pris le dessus sur Badou Diop, administré un violent coup de poing à la victime permettant ainsi à son neveu (Badou), après avoir renversé la situation, de porter l’estocade à son adversaire. Mais il a contesté les faits qui lui sont reprochés, soutenant qu’à son arrivée, la bagarre était déjà terminée, mais qu’il avait voulu porter secours à son neveu qu’il avait, auparavant, envoyé. il dit n’avoir, ni avant ni après la bagarre, donné un quelconque coup de poing à qui que ce soit. D’ailleurs, ajoute-t-il, « c’est après avoir séparé les protagonistes que j’ai appris que l’un d’eux était blessé ».
Le principal mis en cause, Badou Diop, a reconnu avoir bel et bien porté deux coups de couteau à la victime. Il est revenu sur les faits, pour expliquer que c’est à la suite d’une première altercation qu’il avait rencontré fortuitement Omar Ndiaye, accompagné d’autres personnes, qui le provoquait à nouveau. C’est ainsi que, soutient-il, « tentant de prendre la fuite, Omar m’a administré un violent coup de poing qui m’envoie à terre. Et là, aidé par ses amis, il a profité de ma position pour se jeter sur ma personne pour me malmener rudement ». Et de dire là n’avoir dû son salut qu’à l’intervention de son oncle, Mbaye Niang, qui l’aidera à se relever. C’est en ce moment précis, souligne-t-il, qu’il dégainera le couteau qu’il gardait par devers lui, avant de se ruer sur Omar Ndiaye qui, dans sa tentative de s’échapper, dut trébucher pour se retrouver à terre. Instant que choisira Badou pour planter la lame dans le dos de son antagoniste, une première fois, avant que ce dernier ne parvienne à se relever et s’enfuir. Dans leur course-poursuite, il parviendra à lui porter un second coup toujours dans le dos, avant que la victime ne tente de s’enfuir pour aller s’effondre au milieu du cercle formé par les chanteurs. Lesquels, médusés, essayerons en vain d’appréhender le délinquant qui avait brandi son arme pour les en dissuader.
Le président de la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Thiès, Modou Mar Ndiaye, a suivi le réquisitoire de l’avocat général, Cheikh Ndiaye Seck, et condamné Badou Diop à 20 ans de Travaux forcés. Mbaye Diop a été acquitté.