Dix entreprises de la région de Thiès, sur les 50 ciblées à travers le pays, bénéficieront d’un appui pour aller à la conquête du marché africain, dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), a annoncé mardi Ibrahima Sall, responsable du Projet développement des chaînes de valeur et entreprenariat du projet PROVALE/CV.
Le Projet d’appui et d’accompagnement des PME-PMI agricoles et agroindustrielles dans le cadre de la ZLECAF (P2A-ZLECAF) « vise à accompagner 50 PME/MI pour les rendre compétitives et dynamiques afin de tirer profit largement des opportunités de la ZLECAF et d’impacter positivement le développement des chaînes de valeur agrosylvopastorales », a notamment dit M. Sall.
Il s’exprimait en marge du lancement, à la chambre de commerce de Thiès, du P2A-ZLECAF, un projet exécuté par l’équipe de coordination du Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (PROVALE/CV).
Il s’agira d’aider ces 50 entreprises à « faire leurs premiers pas au niveau du marché africain, à exporter grâce à leur appui pour l’élaboration d’une stratégie commerciale orientée ZLECAF, la mise à leur disposition d’un cabinet de coaching commercial, qui va les accompagner, y compris en matière certification », a précisé M. Sall.
Il s’agira aussi, a-t-il ajouté, de les aider à « lever les barrières qui les empêchent de pénétrer davantage le marché sénégalais, d’avoir des opportunités d’exporter en Afrique ».
Ces entreprises ont été choisies dans les huit régions d’intervention du PROVALE/CV sur la base de critères dont le potentiel à l’exportation et le chiffre d’affaires.
La ZLECAF entrée en vigueur le 1-er janvier 2021, consacre la libéralisation de 90% des produits agricoles africains, a-t-il relevé, non sans ajouter : « cela veut dire que les pays n’ont plus de politique commerciale. (Leur) politique commerciale est maintenant la ZLECAF ».
Cette zone de libre échange sur le continent « vise à éliminer progressivement les droits de douane et les barrières non-tarifaires, à instaurer une coopération entre Etats africains, pour lever les OTC, les obstacles techniques au commerce, à savoir les normes, la normalisation et l’harmonisation des produits ». Ce qui signifie un développement de chaînes de valeurs régionales et continentales.
Dans le cadre de sa stratégie nationale ZLECAF, dont l’un des axes prioritaires est le renforcement des capacités institutionnelles au niveau national, l’Etat du Sénégal a élaboré le P2A-ZLECAF, financé par la coopération technique italienne, à travers la Banque africaine de développement (BAD), pour un montant de 623 millions de FCFA.
Le projet sera mis en œuvre à travers trois composantes : le renforcement des capacités nationales sur la ZLECAF. Il est prévu des sessions de renforcement des capacités des acteurs de l’écosystème des entreprises, notamment le Bureau de mise à niveau (BMN), l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (ASEPEX), l’Agence de développement des PME (ADPME), la Direction du commerce extérieur, les chambres de commerce à travers l’Union nationale des chambres de commerce.
Cinquante formateurs seront formés pour vulgariser les outils et mécanismes, les objectifs et la stratégie de la ZLECAF. Il est aussi prévu de doter le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural d’une stratégie nationale d’adaptation des entreprises du secteur agricole, qui concentrent 37% des exportations sénégalaises.
Ibrahima Sall a dit souhaiter que ce projet d’une durée de deux ans, fasse l’objet d’une « bonne appropriation » de la part des acteurs, particulièrement les chambres de commerce.
Après une session de formation qui a déjà eu lieu à Kolda à l’intention des entreprises de la zone Casamance, des entreprises de la région de Thiès sont invitées la semaine prochaine pour une session de formation de formateurs.
La ZLECAF a été ralentie par la Covid-19 qui a conduit à un « repli sur soi » de tous les pays. Aujourd’hui, 2023 a été décrétée « année d’accélération de la ZLECAF », avec un report à 2023 de tout ce qui était prévu en 2021-2022.
Le ministère du commerce a mis à profit cette période de pandémie pour mettre au point des outils. Par exemple, un outil servant à faire des simulations sur les exportations, ou un autre d’intelligence commerciale, donnant une visibilité, pour chaque produit, sur la quantité exportée par le Sénégal et d’autres pays africains vers les marchés ciblés sur le continent et en Europe.