FONCIER DE THIES : TALLA SYLLA REPREND «CE QUI LUI REVIENT DE DROIT» DES MAINS DE PAPE BASSIROU DIOP, ALIOUNE SOW ET LAMINE DIALLO

(Par Cheikh CAMARA, LE TEMOIN)« Un complot venant du Président Macky Sall ». C’est ainsi que les partisans du président du Conseil départemental de Thiès, M. Idrissa Seck, perçoivent l’arrêté préfectoral remettant la mairie de la ville de Thiès dans ses droits, conformément à l’article 169 du chapitre 05 du code général des collectivités locales, qui donne les compétences à la ville dans les domaines du plan général d’occupation des sols, des projets d’aménagement, de lotissement, d’équipement des périmètres affectées à l’habitation. Et face aux grincements de dents des proches collaborateurs de l’ancien Premier ministre, qui crient et parlent d’« arrêté politique », le rapporteur de la commission domaniale de la mairie de la ville de Thiès, Déneyba Sall, au cours d’un point de presse de « clarification », a rejeté ces accusations. Il souligne que « ce n’est pas une décision politique comme ils le prétendent. Elle est loin d’être politique, parce qu’en réalité, c’est respecter la loi que de redonner à la ville ce qui lui revient de droit ».

Les collaborateurs du maire de la ville de Thiès ont réagi aux attaques des proches de Idrissa Seck, notamment les trois présidents de commission domaniale des communes de Thiès-Est, Thiès-Ouest et Thiès-Nord, qui ont dénoncé « l’attitude du préfet du département, Alioune Badara Samb, et du maire de la ville, Talla Sylla ». Le rapporteur de la commission domaniale de la mairie de la ville de Thiès, Déneyba Sall, pense que les « mis en cause » n’ont fait que « lire le droit et répondre, en réalité, aux exigences des populations thiessoises ». Parce qu’en réalité, explique-t-il, « au niveau de la ville, ce qui se faisait, c’était une nébuleuse autour de la distribution des parcelles, autour de l’affectation des parcelles à usage industriel. Tout le monde sait qu’entre 2009 et 2014, le foncier thiessois a été totalement, complètement dilapidé, attribué à des personnes qui ne sont même pas de Thiès, vendu, alors que les parcelles à usage d’habitation qui viennent de la vile ne peuvent pas être vendues ». Cela, dit-il, « était donc en réalité une bamboula ». M. Sall rappelle que « l’arrêté de dévolution qui avait été signé par l’ancien préfet, le foncier était associé aux communes Est, Ouest et Nord, alors qu’en réalité il n’appartient pas aux collectivités locales, parce que n’étant pas une compétence transférée ». Et de préciser que « la terre appartient aux populations et est gérée par l’Etat du Sénégal. Maintenant, partout où il y a des communes qui sont chapeautées par une ville, c’est la ville qui gère le foncier. C’est pour cette raison que le préfet de Thiès a sorti ce dit arrêté pour répondre aux exigences du maire de la ville ».

Déneyba Sall qui exclut « toute décision politique derrière tout cela », se pose la question de savoir « pourquoi les partisans de Idrissa Seck n’ont pas parlé de décision politique lorsque, il y a quelques mois, le préfet a sorti un arrêté pour interdire au maire de la ville de signer les autorisations de construire » ? Aujourd’hui, regrette-t-il, qu’«il sort un autre arrêté pour affecter le foncier, de droit, à la ville, conformément à l’article 169 qui dit que c’est une compétence de la ville de Thiès, ils crient pour dire que c’est un arrêté politique, un complot qui vient du Président Macky Sall ». M. Sall invite les proches collaborateurs du président du Conseil départemental « à arrêter d’instrumentaliser les institutions à des fins politiques ». Il leur fait comprendre que « la mairie appartient à tous les thiessois ». Et que, « s’ils veulent faire de la politique, attaquer Talla Sylla, ils n’ont qu’à aller dans leur parti politique, au niveau de Rewmi, ou ailleurs ».

Le rapporteur de la commission domaniale de la mairie de la ville de Thiès tranquillise : « l’essentiel est que le foncier thiessois est aujourd’hui entre de bonnes mains, celles du maire Talla Sylla qui, avec les services déconcentrés de l’Etat, va en faire bon usage pour que les populations thiessoises puissent en bénéficier comme il le faut ». Et d’estimer : « maintenant les thiessois connaissent le maire Talla Sylla, ils savent qu’avec lui, ils peuvent accéder à la terre, ils pourront avoir un toit au-dessus de leur tête, grâce à ces terrains qui seront distribués ». À l’en croire, « aussi, ces terres-là serviront à la réalisation de grands projets de la ville, entre autres Keur Xaléyii, un hôpital de niveau 01, un marché au poisson, fruits et légumes. Le ministre de la Pêche a même écrit au maire de Thiès pour lui trouver un terrain pour ça. Aussi, un espace gros-porteur doit être aménagé au niveau de la ville de Thiès ». Les proches collaborateurs du maire Talla Sylla, pour qui « la réalité est que tous ces transversales doivent revenir à la ville », pensent que « si un lotissement qui se fait au niveau de la commune Nord est donné à la mairie Nord, les terrains ne pourront profiter qu’à ceux qui habitent cette commune là, alors que l’espace foncier au niveau de Thiès appartient à tous les thiessois qui doivent pouvoir en bénéficier ». Ils appellent les maires de commune, Pape Bassirou Diop (Thiès-Est), Alioune Sow (Thiès-Ouest) et Lamine Diallo (Thiès-Nord) à la « sérénité, à l’amour de cette ville », parce qu’en réalité, regrettent-il, « ils n’aiment pas la ville de Thiès ». Parce que, disent-ils « aimer la ville de Thiès, c’est protéger son patrimoine, surtout son patrimoine foncier, c’est être du coté des populations, et non pas essayer de se servir de ces terrains-là pour en profiter de façon personnelle ». Selon M. Sall, « le maire de la ville est prêt à combattre de telles pratiques qui ne doivent plus avoir lieu à Thiès ». La vérité, pour lui, « est que Talla Sylla ne fera jamais un lotissement dans une commune sans associer le maire de cette commune là ». Mais, précise-t-il, « seulement les associer, parce que c’est une compétence transférée, et la dernière responsabilité qui est celle de redonner la terre aux populations incombe au maire de la ville de Thiès, qui se trouve être aujourd’hui Talla Sylla ». Donc, fait-il remarquer à l’attention du camp adverse, « les tentatives d’insurrection, de sabotage, ça ne peut pas passer, parce que l’arrêté est sorti ».

Sur leur lancée, les collaborateurs de Talla Sylla demandent à l’Etat du Sénégal de redonner à la ville de Thiès « tout ce qui a un caractère transversal : la gare routière, le marché central, l’hippodrome… Car tout ce qui appartient à toutes les populations de Thiès doit revenir à la ville de Thiès ». Déneyba Sall et compagnie se réjouissent du fait que « l’Etat a déjà commencé avec les lotissements », disant espérer qu’« il va, normalement, continuer avec la gare routière et le marché central ». Selon M. Sall, « les populations de la ville de Thiès n’attendent que ça et se félicitent de cette décision de l’Etat du Sénégal, qui, en réalité, vient de prendre la bonne décision en retournant les prérogatives liées au foncier à la ville de Thiès ».

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