Sidy Koovi Godjo, alias King Mic, rappeur et élève au lycée technique de Thiès, a annoncé à l’APS la sortie officielle, le 7 août, de son premier album de 18 titres intitulé ’’beut ak lamigne’’ ((l’oeil et la langue, en wolof).
Il aborde des thèmes religieux, métaphysiques, éducatifs, sociétaux, comme l’authenticité de la femme noire, la cohésion religieuse, la mort, l’universalisme, le chômage, la débrouille des mères au marché pour peu de gain, etc., a expliqué le rappeur à l’APS. Parmi ses principaux messages, ’’l’importance de croire en Dieu, de garder ses valeurs’’, mais aussi de ’’croire en ses rêves et d’aller jusqu’au bout’’. Cet album s’inscrit dans la continuité de huit premiers titres, qu’il avait sortis en 2018, année où il avait obtenu son bac, et qui avaient été, selon lui, ’’appréciés’’ par le public. ’’L’oeil et la langue sont deux choses dont il faut se méfier, parce qu’elles trahissent facilement’’, dit-il, en commentant le titre de sa production. Par eux, ’’on juge la personne sans la connaître’’.
D’abord danseur, le jeune qui réside au quartier Fahu, a piqué le virus du rap, en 2014, alors qu’il était en classe de seconde, auprès de son frère qui était aussi rappeur. Agé de 26 ans, l’élève inscrit en première année de froid industriel au Lycée technique de Thiès, combine à la fois le rap, le métier de frigoriste auquel son frère aîné l’a initié depuis la classe de CM2, et qui lui permet de financer sa production musicale et les études, qu’il privilégie par dessus tout. ’’Pour l’instant, je me concentre surtout sur les études. Les études avant tout’’, insiste King Mic qui se veut un artiste ’’engagé pour la cause des opprimés’’. Né à Thiès d’un père béninois et d’une mère malienne, le jeune rappeur qui revendique fièrement sa culture sénégalaise, compte visiter les pays d’origine de ses parents.