Côte d’Ivoire: fin de la mutinerie, retour au calme à Bouaké
Issiaka Ouattara (c) le porte-parole des soldats mutins s’adresse aux journalistes après avoir négocié avec le ministre de la Défense, le 7 janvier 2017 à Bouaké / AFP
Le président Alassane Ouattara a appelé dimanche ses compatriotes à « vaquer à leurs occupations » en Côte d’Ivoire où des militaires ont mis fin à deux jours de mutineries qui avaient paralysé Bouaké, deuxième ville du pays.
« Après les événements regrettables de ces derniers jours, la situation est rentrée dans l’ordre et chacun peut vaquer à ses occupations » a déclaré dimanche M. Ouattara dans un tweet.
Le calme est revenu à Bouaké, où des tirs sporadiques et d’armes lourdes avaient résonné au cours des dernières 48 heures, semant la panique parmi les habitants de cette ancienne capitale de l’ex-rébellion armée. Les soldats mutins réclamaient le paiement de primes, des augmentations de solde, une promotion plus rapide entre les grades et des logements.
La situation s’est également normalisée dans le reste du pays après l’annonce samedi d’un accord avec les soldats mutins, selon des correspondants de l’AFP et des habitants.
A Bouaké, des militaires patrouillaient dimanche à bord de pick-up sous les regards parfois hostiles d’habitants, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Nous souhaitons que la situation reste en l’état. On ne veut plus de tirs ici à Bouaké. Si les tirs continuent, je crois que la population va se révolter », a déclaré à l’AFP Adama Cissé, commerçant à Bouaké, devant sa boutique.
Une délégation de soldats rebelles se tiennent derrière le ministre ivoirien de la Défense Alain Richard Donwahi (C) après des négociations, le 7 janvier 2017 à Bouaké / AFP
« Fort heureusement, les tirs ont cessé et ils ont promis qu’ils ne vont plus tirer pour nous effrayer », a confié Aya Justine Koffi, ménagère à Bouaké, vêtue d’une longue robe et prête à aller faire ses emplettes car les magasins ont pu rouvrir.
« On est content du dénouement heureux avec cet accord. Ce qu’on demande au président, c’est d’être attentif aux conditions de vie des militaires », a déclaré de son côté sous couvert d’anonymat l’un des meneurs de la révolte qui avait gagné plusieurs autres villes, dont Abidjan, la métropole économique et politique.
– ‘On ne veut plus de bruits de bottes’ –
Dans une allocution télévisée samedi soir, M. Ouattara avait annoncé son « accord pour la prise en compte des revendications relatives aux primes et à l’amélioration des conditions de vie des soldats ».